VULCANOLOGIE
Les Vulcains ne ressemblent pas à l'image qu'on leur donne dans la série "Star Trek", représentés principalement par le pédant "Commandant Spock". Celui-là même qui a toujours réponse à tout et pas trop d'humour.
Ils n'habitent pas non plus sur Vulcain mais un astre dix fois plus grand que la Terre, appelé Boromée par ses habitants et située à environ trois milliards d’années-lumière de notre planète.
Au fil du temps, les Vulcains se sont imposés comme leader politique et économique au sein de leur galaxie en mettant en place l’"Alliance", un vaste système économique stable et équitable regroupant des centaines de civilisations. Mais pour ce faire, ils ont compris un principe simple : n'entube pas les autres car, un jour ou l'autre, ce sont eux qui t'entuberont. Lorsqu’on y pense, cette règle est finalement assez sage et logique.
Ainsi, ils n'ont pas cherché à exploiter leurs ressources et celles des autres et ont accepté le fait qu'il faille payer un prix équitable pour tout bien ou service. Alors que pour les Golators, une espèce résidant sur une planète particulièrement riche en carbone, un salaire de 625 UMG (unité monétaire galactique) est considéré comme bas mais suffisant pour extraire cette précieuse matière, les Vulcains leur paient tout de même un salaire de 3120 UMG qui correspond à ce que cela leur coûterait s’ils devaient le faire eux-mêmes.
La manière dont les Vulcains font des affaires est difficile à comprendre pour la race humaine, habituée ou plutôt génétiquement programmée à toujours chercher le plan le moins cher économiquement, ceteris paribus. Et les résultats sont sans appel : peu de tension économique ou politique au sein de l'Alliance, des conflits inexistants, pas non plus d'émigration de masses des planètes plus pauvres vers des planètes plus riches car, de manière générale, les conditions de vie sont à peu près semblables partout. Les Vulcains vivent plus simplement et plus pauvrement que s’ils avaient imposé leur volonté par la force et la ruse. Mais ils dorment paisiblement, sur leur cinq oreilles (grandes, vertes et poilues), la conscience tranquille.
L'amour et la sincérité sont leurs principales sources d'énergie. Ce sont grâce à elles qu’ils peuvent apaiser des tensions, allumer une lampe ou réchauffer de la soupe aux champignons. Les Vulcains se situent au sommet de la hiérarchie des civilisations selon la catégorisation établie par le chercheur et philosophe Graal Balhlet, un Diable ailé de la planète Illiack (il y a d’autres diables ailés originaires d’autres planètes mais c’est une toute autre histoire). Cette hiérarchie se fait en fonction de la capacité d’une civilisation à s’aimer soi-même, tant collectivement qu’individuellement. L’amour, comme toute autre chose, est une vibration. Et lorsqu’elle est parfaitement maîtrisée, elle permet d’utiliser l’énergie du cosmos sans technologie particulière. Selon Balhlet, plus un individu est capable de s’aimer et de s’accepter pleinement, plus il peut attirer à lui l’infinie énergie pour atteindre ses buts. Une fois que l’on a compris cela, tout devient très facile.
Ainsi, les Vulcains, dans leur exploration de l’Univers, n’ont que rarement besoin de se déplacer. Tout se fait par la pensée. Même en cas de conflit, ils n’ont pas besoin d’armée ni compter de nombreux morts. Ils ferment simplement les yeux, respirent, méditent et pensent à leurs adversaires. Ils leur envoient une vibration d’amour particulièrement sincère et bienveillante et imaginent pour eux un avenir meilleur. On peut alors observer leurs ennemis, que ce soit de grands généraux ou de simples soldats, qui, soudain, se demandent ce qu’ils sont en train de faire, posent leurs armes et s’en vont cueillir des fleurs pour leur bien-aimée en fredonnant.
L’échelle de Nikolaï Kardachev, un humain de la planète Terre, postule que le degré d’évolution d’une civilisation est corrélé avec sa consommation d’énergie. Une idée intéressante mais non pertinente. Au final, qu’est-ce qu’on s’en fout qu’une civilisation soit capable d’utiliser l’énergie d’une étoile, d’une galaxie ou même celle du trou du cul d’un papillon ? Ce n’est pas la quantité d’énergie que l’on est capable de produire et de stocker qui compte mais ce que l’on en fait.
"Vulcanologie" est un extrait de la nouvelle "Chroniques vulcanes".